Le Nil : un cadeau des Dieux

Publié le 1 Juillet 2019

Le Nil est un fleuve d'Afrique qui s'étend sur environ 6 700 kilomètres. Il prend sa source à deux endroits différents :

- La première source, la plus importante, est le Nil Blanc. Ce dernier prend sa source au lac Victoria (qui s'étend en Ouganda, au Kenya et en Tanzanie).

- La seconde source est le Nil Bleu qui prend sa source au lac Tana en Ethiopie.

Le Nil Blanc et le Nil Bleu remontent vers la Mer Méditerranée en se rapprochant. Il finissent par s'unir au niveau de la capitale du Soudan : Khartoum. Le Nil poursuit sa course vers l'Égypte (où il forme un delta) puis se jette dans la Mer Méditerranée.

Carte du Nil en Egypte - Crédit photo : antikforever.com

 

Le Nil, un long fleuve adulé

Le plus long fleuve du monde

Le Nil est le plus long fleuve du monde, il s'étend sur 6 718 kilomètres en traversant 11 pays (Éthiopie, Érythrée, Soudan, Soudan du Sud, Rwanda, Tanzanie, Ouganda, Burundi, République démocratique du Congo, Kenya et Égypte).

Le Nil débute sa course au nord du lac Tanganyika, au Burundi où il est appelé "Kasumo". Il rejoint ensuite le lac Victoria où il prend le nom "Kagera". Il continue par les chutes de Rimpon et d'Owen. Il arrive enfin au niveau du lac en passant par les lacs Kioga et Albert. Il s'appelle désormais le Nil Blanc. Il rejoint le Nil Bleu au niveau de la ville de Khartoum, capitale du Soudan. Le Nil continue sa route vers la Mer Méditerranée en traversant les déserts de Nubie et de Haute-Égypte. Au niveau de son passage en Égypte, il laisse une grande zone de verdure qui peut beaucoup varier. En effet, cette zone mesure 700 mètres de longueur à Assouan (ville située dans l'extrême sud de l’Égypte) et peut atteindre 17 kilomètres au niveau de la ville Beni Suef, située en Moyenne-Égypte. Enfin, le Nil termine son trajet en se jetant dans la Mer Méditerranée.

Carte du Nil - Crédit photo : wikipedia.org

 

Un fleuve aimé de tous

C'est en grande partie grâce au Nil que les égyptiens de l’Égypte Ancienne on réussi à bâtir leur civilisation. En effet, ce fleuve, grâce à ses grandes crues annuelles, alimentait de grandes étendues agricoles que les habitants cultivaient pour se nourrir. Ils y récoltaient principalement du blé et de l'orge. Les terres rendues fertiles par les crues du Nil étaient tellement vastes que la nourritures cultivée suffisait à nourrir toute la population égyptienne. Les égyptiens pratiquaient également la pêche sur le Nil, qui était un fleuve très poissonneux.

Mais ce n'est pas le seul rôle qu'à joué le plus long fleuve du monde dans le développement de la civilisation égyptienne. En effet, il s'agissait d'une part d'une grande réserve en eau pour le peuple mais également pour les animaux qui vivaient dans les environs. Les principaux animaux qui y vivent à cette époque sont les buffles d'Afrique puis les dromadaires à partir du VIIe siècle avant notre ère lorsqu'ils ont été introduits par les Perses. Le Nil a donc attiré ces animaux proches des habitations ce qui facilitait leur chasse. Certains spécimens étaient capturés soit pour labourer les champs soit pour voyager (notamment pour les dromadaires). De plus, la dernière fonction du Nil, qui n'est pas négligeable, est le transport des personnes et des marchandises qui était beaucoup plus rapide que par dromadaire.

Au cours de l'Histoire, plusieurs personnages importants ont exprimé leur admiration pour ce long fleuve éternel. En effet, Hérodote affirme "L’Égypte est un don du Nil", les Romains ont écrit "Aut Nilus, aut nihil" (ou le Nil, ou rien). Le conquérant arabe Amr Ibn Al'As a élevé le fleuve au rang de calife en proclamant "L’Égypte est une ville de poussière avec un arbre vert".

Malheureusement, même si le Nil était très bénéfique pour les égyptiens, il arrivait parfois que les crues soient plus importantes qu'à l'ordinaire, ce qui provoquait la destruction de villages entiers.

Le Nil et ses rives verdoyantes - Crédit photo : investigaction.net

 

Maintenant que nous connaissons les avantages considérables qu'à offert le Nil aux égyptiens pour le développement de leur société, nous allons nous intéresser à l'état actuel de ce fleuve aujourd'hui en danger.

 

Un fleuve en danger

Un projet pharaonique

Dans les années 1950, des chercheurs et architectes ont réfléchi au moyen d'électrifier tout le pays grâce à une seule infrastructure. Gamal Abdel Nasser a donc proposé en 1954 de construire un gigantesque barrage sur le Nil, ce qui permettrait d'alimenter toute l’Égypte en électricité. L'idée à sérieusement été étudiée et le projet pharaonique a été approuvé. La longue construction du Haut barrage d'Assouan a alors débuté. Il a fallu onze années (1960 à 1971) aux 36 000 travailleurs et ingénieurs pour construire l'infrastructure.

Nasser a usé de plusieurs arguments afin de pouvoir réaliser son projet. Il a énoncé tous les avantages que conférerait le barrage. En effet, celui-ci permettrait de réguler les crues du Nil (pour éviter les sécheresses et les inondations), d'alimenter tout le pays en électricité (but premier de la centrale hydroélectrique) et d'améliorer la navigation sur le fleuve. Le projet a été financé par l'Union soviétique à hauteur d'un tiers de la somme requise et le reste par l'Egypte. En effet, les États-Unis, qui devait initialement financer le projet, s'est finalement retiré car la production de coton égyptienne deviendrait, avec la construction du barrage, un concurrent direct pour son économie.

Bien que le barrage a amélioré les conditions de vie d'une grande partie de la population égyptienne, de nombreux problème environnementaux son alors apparus.

Photo aérienne du Haut barrage d'Assouan - Crédit photo : afriquetimes.com

 

Des conséquences dévastatrices pour l'environnement

La construction du Haut barrage d'Assouan a complètement bouleversé le quotidien des habitants qui vivaient aux environ du Nil. Certes, en régulant les crues, les surfaces cultivables se sont agrandies à certains endroits, mais les sels ont stérilisé des étendues autrefois cultivables. Au final, certains agriculteurs ont vu leur surface agricoles se réduire voir même disparaître !

Le barrage a engendré la perte de 4 milliards de mètres cubes (m3) qui ont été engloutis dans les marécages du Nil ainsi que la perte de 10 milliards de mètres cubes d'eau supplémentaires à cause de l'évaporation de celle-ci au niveau du lac Nasser.

D'autres problèmes sont alors apparus :

- Le temple d'Abou Simbel a été déplacé à la suite de la création du lac Nasser, pour éviter qu'il ne soit inondé.

- La répartition en eau est devenue très inégale pour les habitants : certains ont des quantités d'eau astronomiques qu'ils gaspillent très souvent alors que d'autres rencontrent de grandes difficultés pour s'hydrater. L'eau, qui était autrefois une des plus grandes ressources du pays, est devenue une denrée rare. De plus, comme l’Égypte est en pleine expansion démographique, elle a atteint le seuil de pauvreté en eau : 1 000m3 par habitant et par an.

Photo aérienne du Haut barrage d'Assouan - Crédit photo : memphistours.com

 

Sources :

     - Le Nil, bienfait des dieux (1) et (2), MCMXCVII (1997), ATLAS (contenu)

     - Antikforever.com (contenu + images)

     - Wikipedia.org (images)

Rédigé par Enzo

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